La plaidoirie du sexe !
- Morgane POMA
- 1 mai 2018
- 2 min de lecture
"Victoria" SPICK (Virginie EFIRA), mène une vie qui paraîtrait parfaite, avocate pénaliste renommée, mère de deux adorables petites filles mais femme en plein néant sentimental. Entre les délires pervers de son ami Vincent (Melvil POUPAUD), accusé par sa compagne (Laure CALAMY) de tentative de meurtre, son ex (Laurent POITRENAUX) qui ruine sa réputation et le fameux "Trop de sexe tue le sexe", rien ne va plus pour Victoria. Entre les rendez-vous chez le psy, la voyante et j'en passe, elle "cherche à comprendre ce qui a chimiquement merdé dans sa vie" et espère apercevoir une éclaircie dans cette série de cataclysmes.

Justine TRIET, réalisatrice de VICTORIA sortie le 14 septembre 2016 au cinéma, définit son art comme une comédie désespérée mettant en avant la vie chaotique d'une femme contemporaine, complexe que l'on découvre par différentes strates : le procès, le harcèlement... C'est l'histoire d'une femme qui se retrouve prise dans une spirale émotionnelle qui s'implose dans sa situation professionnelle. Le coeur de ce film est de raconter ce qui la fait chuter, ce qui la fait renaître entre son intimité et sa profession.
La cinéaste s'est beaucoup inspiré du film "Autopsie d'un meurtre d'Otto Preminger" où l'on peut retrouver le chien à la barre et la petite culotte mais pas que... un fait divers, celui d'une femme retrouvée pendue dont le dalmatien avait été soumis à des tests afin d'évaluer ses réactions face à l'odeur des accusés.
L'intervention du dalmatien dans cette comédie éloigne l'approche glauque et réaliste d'un procès permettant à l'absurde de côtoyer le réel. De même pour le personnage de Victoria, cette femme "au sens du drame anormalement développé" que l'on pourrait "victimiser", laisse paraître une forme de cynisme propre à sa profession d'avocate. Victime mais aussi Bourreau... ?
On ne va pas se le cacher, le coeur du sujet derrière ses péripéties, c'est bien la SEXUALITE. Le film développe une satire du couple et des relations sexuelles entre la perversité des relations amoureuses, la dépendance au sexe, l'harcèlement et l'importance de la présence de celui-ci dans sa vie. Victoria éprouve une certaine lassitude, toutes ses rencontres sont chacune plus désolante les unes que les autres, platonique, il plane comme une grande solitude entre les corps. Face à cette disharmonie, seul la pudeur, la prudence et le presque vierge de Sam (Vincent LACOSTE) va réconcilier Victoria avec ses émotions.
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